Libertins, nous sommes. F. est bisexuelle, V. est hétérosexuel. C'est comme ça. Nous avons choisi de vivre une sexualité libérée, et donc, forcément, une sexualité pour le moins minoritaire. Les couples libertins, quoi qu'on en dise, ne partagent ni la morale majoritaire, ni les comportements sexuels de la majorité.
Lapalissade : le libertinage, c'est la liberté. La liberté de choisir et d'assumer sa sexualité.
C'est un fait que les femmes, dans les clubs libertins, sont, dans 80% des cas, bisexuelles (un peu, beaucoup, passionnément, à la folie !). Les hommes, quasiment jamais. C'est un choix, une orientation.
Par contre, nous avons toujours été étonnés, pour le moins, du discours ambiant dans les milieux libertins s'agissant de l'homosexualité (et de la bisexualité) masculine. Notre question : comment peut-on se prétendre libertin tout en adoptant et assumant un point de vue ouvertement homophobe ?
Pour nous, le libertin ne peut être que tolérant vis-à-vis de l'homosexualité/la bisexualité masculine ou féminine, et ce, pour deux raisons :
1/ On ne peut confondre libertins d'une part, et échangistes/mélangistes, d'autre part. Le libertinage ne peut se résumer à la pratique de l'échangisme (ou du mélangisme) ou à toute autre pratique. Il s'agit aussi, et surtout, d'un état d'esprit, qui vient du constat que les normes sociales quant à la sexualité ne permettent pas toujours l'épanouissement sexuel, pas plus que l'émancipation de l'individu.
Le libertin ne peut être que heureux de voir que des individus s'émancipent des normes sociales (religieuses, morales...) pour vivre une sexualité épanouie.
2/ Soyons clairs, les libertins sont perçus, par la grande majorité de la population, comme des détraqués, des obsédés, des pervers (et j'en passe.). C'est-à-dire précisément de la manière dont ces soi-disants libertins perçoivent l'homosexualité masculine (et étrangement pas l'homosexualité féminine). Nous avons, nous libertins, une sexualité "déviante" (relativement à une norme), nous sommes une minorité sexuelle, complexe, plurielle, au même titre que les gays.
Est-il si absurde d'imaginer, sinon une solidarité, au moins une tolérance réciproque entre des orientations et des pratiques qui ont en commun d'être rejetés par la norme sociale dominante et de ne faire de tort à personne ?
F&V




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