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samedi 27 décembre 2008

LIVRE - Les exploits d'un jeune Don Juan


Celle-ci aussi était nue, mais recouverte jusqu’à la poitrine. Elle était sur le dos, les deux bras sous la tête, de façon qu’on pouvait voir les épais buissons noirs de ses aisselles. Ses jolis tétons ressortaient bien mieux à cause de la position de ses bras, des deux côtés desquels pendaient de façon charmante, les boucles de ses cheveux longs et épais. Tout était délicieux dans ce tableau. Dommage qu’elle ne fût qu’une paysanne et je ne comprends pas comment un homme peut préférer à la beauté naturelle d’une paysanne, les appas apprêtés d’une dame.

Sa chemise très propre était près d’elle. Je la sentis et m’étonnai de l’odeur de santé dont elle était imprégnée.

Tout doucement je tirai la couverture et l’admirai toute nue. Je restai un moment étonné de l’aspect merveilleux de ses membres bien proportionnés, de sa motte très poilue, dont les poils noirs allaient des lèvres jusqu’aux cuisses. Elle se réveilla pendant que je l’embrassai sur la poitrine. Elle s’effraya et, d’abord se couvrit la motte avec la main. Puis en me reconnaissant, elle me sourit gentiment.

Guillaume Apollinaire, Les exploits d'un jeune don Juan.

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